La croissance des préoccupations environnementales ainsi que les inégalités socio-économiques ont entraîné une forte mutation des modèles touristiques mondiaux. Le tourisme de masse, modèle universel reposant sur une offre standardisée, laisse petit à petit sa place à un modèle touristique durable. Ainsi se sont développées des nouvelles formes de tourisme liées à la durabilité, dont le slow tourisme, entre autres.
Les définitions du slow tourisme
Selon Lowry et Lee, le slow tourisme se serait développé grâce à la croissance du mouvement Slow Food (prônant la consommation des produits locaux et traditionnels) et du label Cittaslow (réseau international de villes du bien-vivre). Le slow tourism se traduit littéralement par le tourisme lent, cependant, comme pour Cittaslow et Slow Food, il ne s’agit pas d’être lent mais de prendre son temps, de « trouver le temps juste ». Cette forme de tourisme contraste avec le fast tourism, forme de tourisme qui ne laisse pas le temps au visiteur de s’imprégner de la destination. Le fast tourism c’est voir et faire le plus de choses possibles en un temps réduit et contraint.
Le slow tourisme consiste alors à donner du sens au touriste, il passera plus de temps sur le lieu visité dans une démarche de découverte profonde et sensée. En 2009, Babou et Callot désignent le slow tourisme comme un « tourisme à rythme lent, garant d’un ressourcement de l’être, peu émetteur de CO2, synonyme de patience, sérénité, découvertes approfondies, d’améliorations des connaissances et des acquis culturels ».
Le slow tourisme est donc une déclinaison du tourisme durable dont les principes reposent sur une immersion véritable, prônant une expérience authentique, bienfaisante pour les communautés locales dans un environnement préservé. Il s’inscrit également dans une démarche respectueuse de l’environnement et des populations locales, dans le sens où le touriste s’adapte au lieu visité et prendra le temps de comprendre les traditions et non l’inverse.
Finalement, la Direction Générale des Entreprises propose une définition de ce que désigne le slow tourisme :
« Des formes de tourisme centrées sur la découverte des patrimoines naturels et culturels, matériels et immatériels du territoire visité, favorisant la rencontre et le partage avec les sociétés rurales et ses habitants et possédant une dimension de sensibilisation au territoire et à ses composantes. Il contribue au bien-être de la population locale et encourage sa participation. »
Direction Générale des Entreprises. (2017). Entreprises innovantes du slow tourisme. [Synthèse d’une étude de KIPIK Conseil]. Veille Info Tourisme.
En résumé
De nombreux termes gravitent autour de la notion de slow tourisme : prendre son temps ; s’imprégner véritablement (de la nature, de la culture) ; le lien humain ; le bien-être ; l’authenticité et l’immersion. Néanmoins ils se recentrent tous vers un mot en particulier : le respect. Le respect de l’environnement, respect des communautés locales, respect du rythme de chacun, respect de soi (et de son bien-être)… Avec ses concepts clés, le slow tourisme s’inscrit dans les tendances touristiques actuelles et fait de plus en plus d’adeptes.
Sources
Babou I., Callot P. (2009). Slow tourism, slow (r)évolution ? Cahiers Espaces 100, p. 48-54.
Direction Générale des Entreprises. (2017). Entreprises innovantes du slow tourisme. [Synthèse d’une étude de KIPIK Conseil]. Veille Info Tourisme.
Lowry, L. L., & Lee, M. (2016). CittaSlow, Slow Cities, Slow Food: Searching for a Model for the Development of Slow Tourism. Travel and Tourism Research Association: Advancing Tourism Research Globally.
Meng, B. & Choi, K. (2016). The Role of Authenticity in Forming Slow Tourists’ Intentions: Developing an Extended Model of Goal-directed Behavior. Tourism Management, 57, 397-410.